The Fold

Colloque organisé par EnsadLab (Paris), l’ESPCI (Paris), l’Univerité d’Humboldt (Berlin) et le MPI Colloids and Interface (Potsdam).
Paris, 20 et 21 septembre 2016.

La conférence “The Fold”, qui se tiendra du 20 au 21 septembre 2016 à Paris, a pour objectif de réunir deux disciplines différentes : la mécanique et la morphogénèse des (bio)-matériaux d’une part et la philosophie d’autre part, afin de pouvoir en explorer les interconnections et possibles influences respectives lorsqu’elles abordent la notion de pli.

En bio-physique, les matériaux capables de se plier par eux-mêmes comme les feuilles, les cosses et les peaux des pois lorsqu’ils sèchent – tout autant que le cerveau, dont la structure est faite de plis et replis – sont abondants dans la nature. Le pli résulte alors la plupart du temps d’instabilités mécaniques lors du processus de croissance, qui impose certainess conditions lorsque la matière prend forme. Le pli apparaît alors comme une forme d’adaptation au processus de croissance : durant le processus de morphogénèse, la surface doit s’adapter à la fois aux changements des conditions environnementales et aux transformations internes de la matière.

D’autre part, les plus grands philosophes (Derrida, Deleuze, Heidegger) ont utilisé la métaphore du pli comme paradigme de l’état changement dans la continuité. Si l’on considère l’ADN comme une métaphore d’un code à quatre lettres, alors l’implémentation de cette métaphore est un acte de symbolisation, qui induit que chaque aspect du processus de croissance de la matière peut être réductible à un assemblage spécifique de ces quatre symboles. Pour Gilles Deleuze, la matière ne peut se réduire à une représentation liée à un ensemble de lettres, car il s’agirait alors d’une forme de réductionnisme, faisant fi de la complexité de la forme repliée lors de la croissance. À l’inverse, on pourrait suggérer que si la matière est codifiée de manière inhérente, alors ce code peut comporter plusieurs significations : i.e. le code lui-même pourrait être à l’origine de plusieurs opérations, selon différents niveaux structurels. Ainsi le code lui-même, si l’on peut dire, serait « replié », opérant de manière dynamique selon plusieurs niveaux de la matière elle-même. La représentation métaphorique du « code replié » se retrouve au travers de la structure plissée de la matière elle-même, et vice versa.

Bien qu’il semble que ces deux disciplines soient notablement distinctes l’une de l’autre, notre volonté est de montrer que toutes deux traitent du même sujet mais avec des outils différents, avec l’espoir que l’échange mutuel d’idées conduise à des avancées également bénéfiques dans les deux disciplines.

Conférenciers invités

• Vincent Bontems (Laboratoire des Recherches sur les Sciences de la Matière, Paris)
• Catherine Malabou (Kingston University, London)
• James Weaver (Massachusetts Institute of Technology, Cambridge, MA)
• Stephane Douady (Matière et Systèmes Complexes, Paris Diderot)
• Samo Tomšič (Humboldt University, Berlin)
• Arezki Boudaoud (Reproduction et Développement des Plantes, École normale Supérieure, Lyon)
• Martine Ben Amar (Laboratoire Physique Statique de l’Ecole Normale Supérieure, Paris)
• Vincent Bontems (Laboratoire des Recherches sur les Sciences de la Matière, Paris)
• Patirica Ribault (Humboldt University, Berlin)
• Angelika Seppi (Humboldt University, Berlin)
• Rivka Elbaum (Hebrew University, Jeruesalem)
• Wolfgang Schäffner (Humboldt University, Berlin)

Informations pratiques

The workshop will take place in two institutes in Paris
• on the 20th at ENSAD, (to be confirmed), 31 rue d’Ulm, 75005 Paris
• on the 21th at ESPCI, amphiteatre Holweck, 10 rue Vauquelin, 75005 Paris

Organisation

• Peter Fratzl (MPI of Colloids and Interfaces, Potsdam)
• Michael Friedman (Humboldt University, Berlin)
• Benoît Roman (MePhy ESPCI, Paris)
• Dominique Peysson (EnsAD, Paris)