Mercredi 15 mai 2019 / 16h30 – 18h30, Entrée libre dans la limite des places disponibles. Inscription obligatoire : evenement.recherche@ensad.fr
Amphithéâtre Rodin, École nationale supérieure des Arts Décoratifs, EnsadLab - Université PSL – 31 rue d’Ulm, 75005 Paris ; www.ensad.fr
Lors de cette présentation publique seront montrés les résultats d’un workshop éditorial de trois jours qui a eu lieu dans le cadre du projet de recherche « L’art fait société, nouvelles écologies sociales et formes hybrides de publication » dirigé à Ensadlab par Francesca Cozzolino (enseignante-chercheure, EnsadLab/Lesc) avec la collaboration de Pierre-Olivier Dittmar (maître de conférences, EHESS, Techniques&Culture), le soutien de l’Université PSL dans le cadre du projet IRIS « Création, cognition et société » et de la Chaire Arts & Sciences de l’École polytechnique, de l’EnsAD-PSL et de la Fondation Daniel et Nina Carasso.
Pendant trois jours des chercheurs d’EnsadLab, de l’EHESS et du Créalab (LESC, Université de Paris Nanterre), ainsi que les directeurs éditoriaux de plusieurs revues (Techniques&Culture, —able) se sont réunis afin d’interroger ensemble ce que pourrait être le format et le support de « l’article du futur » et d’explorer les manières de tirer parti des pratiques (graphiques, interactives, littéraires) qui permettent de construire de nouvelles structures narratives. Le workshop a été organisé autour de quatre groupes de travail ayant pour objectif la création et proposition de formes éditoriales inédites ou inhabituelles en mobilisant des matériaux divers : multimédia, données ethnographiques, visuelles et sonores.
Cas porté par Sophie Houdart, (anthropologue, cnrs) + les membres du créalab (atelier crealab http://lesc-cnrs.fr/fr/ atelier-crealab). Designer pilote : Benoît Verjat (designer/chercheur)
Le CréaLab existe depuis 2011, et regroupe régulièrement une douzaine de doctorants et jeunes chercheurs. En 2016, le CréaLab engage la composition d’un « atlas » destiné à cartographier, sous forme de fiches pratiques, les outils d’observation, d’attention, d’écriture, qui peuvent nous être utiles pour mener enquête. À ce jour, nous disposons d’une quarantaine d’entrées comme « Adresse », « Balade », « Collecte », « Démo », « Décrochage », « Détail », « Gym des yeux », « Narrativité des objets », « Soin », « Spéculation », etc. Chaque fiche mêle des perspectives théoriques, des matériaux bruts, des propositions de protocoles, des références bibliographiques. Elle mentionne des « Effets désirables » et des « Effets indésirables » ou « Secondaires », et se relie aux autres par des termes connexes. Soucieux de pérenniser ces outils en même temps que de permettre leur augmentation, le CréaLab cherche le format idoine (textuel, sonore, etc.) pour cet objet hors norme.
Cas porté par Francesca Cozzolino (anthropologue, EnsadLab/Lesc) et Kristina Solomoukha (artiste, enseignante EnsAD et EESAB). Designer pilote : Tanguy Wermelinger (designer, EnsadLab)
Cet atelier a proposé un travail éditorial sur la production iconographique zapatiste et les univers visuels qui y sont convoqués, à partir des données empiriques issues d’une enquête en cours au Chiapas. Nous nous sommes interrogé.es sur la manière dont ces images reflètent des cultures politiques transnationales et transhistoriques et sur la façon dont les zapatistes réactualisent différentes traditions iconographiques. À un niveau plus large, ce cas nous porte à penser la manière dont une culture produit des images, et comment des pratiques artistiques permettent à des individus de se politiser et de s’engager dans des luttes pour l’émancipation sociale et politique.
Il s’agit de penser des manières de créer des narrations et des correspondances visuelles entre des images et des cultures politiques. Ce cas particulier pose la question de l’éditorialisation de sources singulières et d’images aux statuts multiples (données de terrains, images d’auteur.e.s, captures d’écrans, reproduction de documents, etc…) et invite à penser la manière de composer une cartographie temporelle et visuelle raisonnée intégrant des métadonnées.
Cas porté par Lucile Haute (UNÎMES / EnsadLab). Designers pilotes : Julie Blanc (ArTeC / EnsadLab), Quentin Juhel (EnsadLab)
Observée de l’extérieur, en tant qu’objet ou à travers les artefacts de ses pratiques plutôt que par les pratiques elle-mêmes, la figure de la sorcière est abordée dans une dimension fictionnelle (à laquelle il est possible de s’identifier) ou politique (figure de proue pour les combats politiques, féministes et queer). Ce point de vue omet un autre aspect, non moins important : la dimension spirituelle et magique, aspect qui semble avoir pour prérequis l’adhésion à une croyance.
Quel objet éditorial pourrait permettre d’accéder à une connaissance située ? Il s’est agi dans cet atelier de travailler à partir d’un corpus d’images (animées et fixes) et de textes (anciens et contemporains), de matériaux divers, et d’y proposer plusieurs chemins afin d’aborder les enjeux inhérents à la « visibilisation » de pratiques minoritaires. L’effet de loupe s’accompagne-t-il nécessairement d’un appauvrissement voire de la disparition de certains aspects ?
Cas porté par Sophie Krier (artiste/chercheuse, EnsadLab / UCR) et dach&zephir (designers chercheurs) avec l’intervention de Eddy Terki (designer graphique). Designer pilote : Alexandre Dechosal (designer et web developer)
Dans cet atelier il s’est agi d’expérimenter avec la mise en image des mythes, des usages et des économies plurielles du couteau CHIEN, un objet populaire des Antilles Françaises, et un des « objets-témoins » à travers lequel dach&zephir tente de retisser des pratiques oubliées, refoulées ou incomprises de l’île de
la Martinique.
Nous sommes parti.e.s d’une riche bibliothèque de données visuelles et sonores, réunies pour le projet de recherche Field Essays : Éloj Kréyol. Nous avons ensuite cherché à mettre en dialogue, par l’image, des points de vues multiples. Comment la notion de créolisation peut-elle agir au sein d’un ouvrage éditorial : quelles structures narratives peuvent restituer sa dynamique propre? Comment rendre compte, par des moyens visuels et hybrides, d’un processus de créolisation morcelé et étendu dans le temps?