Le 20 juin Francesca Cozzolino et Kristina Solomoukha participeront à la journée d’étude intitulée «Les fonctions de l’image dans les frictions de la globalisation: Identifier, explorer, interpréter un monde en mouvement», qui se tiendra en salle 1, à l’école des hautes études en sciences sociales (EHESS), 54 boulevard Raspail, Paris.
Le programme de la journée:
https://www.ehess.fr/fr/journées-détude/fonctions-images-dans-frictions-globalisation-identifier-explorer-interpréter-monde
La journée est organisée par Jean-Bernard Ouédraogo et à Christina Alexopoulos – de Girard.
Lors de leur conférence à 15h «Un mundo donde quepan muchos mundos: images et récits du Chiapas», Francesca Cozzolino (Anthropologue, EnsadLab/Lesc) et Kristina Solomoukha (Artiste, enseignante EnsAD, et EESAB site de Rennes) présenteront une analyse sur la production iconographique zapatiste et les univers visuels qui y sont convoqués, à partir des données empiriques issues d’une enquête en cours au Chiapas.
Elles s’interrogeront sur la manière dont ces productions visuelles reflètent des cultures politiques transnationales et transhistoriques et sur comment les zapatistes réactualisent différentes traditions iconographiques.
Un corpus de données multimédia (films, documents d’archive, photographies, reproductions d’œuvres, entretiens) constituent des «images» qui naissent de la combinaison d’histoires multiples, d’acteurs issus de mondes extérieurs à celui de l’art, d’imaginaires multiformes et de différents mondes sociaux dans lesquels on reconnait la culture nord-américaine, l’iconographie révolutionnaire, l’héritage Maya, ou encore le réalisme socialiste.
Cette analyse prend la forme d’une cartographie raisonnée de ces croisements visuels et culturels qui façonnent le projet politique zapatiste et la manière dont celui-ci construit une vision du monde à la fois singulière et internationale.
Comment construire des agencements visuels pouvant nous parler des ces dynamiques de circulations ?
Par l’agencement des images, elles souhaitent révéler des correspondances visuelles entre des images et des cultures politiques et montrer ainsi ces circulations d’idées, de personnes et de références visuelles qui de l’Europe au Mexique se font écho. Cette enquête visuelle leur permet ainsi de tracer ces entrelacements qui réunissent des intellectuels européens aux «campesinos» des montagnes du sud-est mexicain et relient l’idée de décroissance à celle de bien commun, de montrer comment l‘iconographie politique zapatiste est façonnée par les enjeux de la globalisation, tout en état ancrée dans une culture très locale.
A un niveau plus large, ce cas leur porte à penser la manière dont une culture produit des images, comment des pratiques artistiques permettent à des individus de se politiser et de s’engager dans des luttes pour l’émancipation sociale et politique.