Exocène est un cycle de quatre rencontres organisé par EnsadLab Displays et le Labex ICCA, consacré aux nouveaux contextes d’expérimentation pour les expositions en art. La rencontre #2, En réseau, reçoit Lucie Orbie et David Quiles Guilló le 13 novembre de 18h à 20h30.
Mardi 13 novembre, 18h-20h30
Ensad, 31 rue d’Ulm, 75005 Paris, salle 308, 3e étage
Sur réservation à displays@ensad.fr
https://displays.ensadlab.fr/13-11-2018-rencontre-exocene-2-lucie-orbie-50-nord-david-quiles-guillo-the-wrong-biennale
Exocène
Série de rencontres, groupe de recherche EnsadLab Displays & Labex ICCA
Dans le sillon des contre-cultures, du « do it yourself » et des artist run spaces, on observe un nombre important de lieux et réseaux créant des conditions exogènes vis-à-vis des institutions pour créer des expositions en art – on s’intéresse ici particulièrement aux expositions, plutôt qu’à la production qui peut davantage concerner les friches. Ces initiatives s’inscrivent dans un contexte numérique lié notamment aux réseaux sociaux et aux plateformes comme les tiers-lieux. Ils dessinent une « ère du dehors » où l’investissement d’espaces inédits fait levier pour inventer des libertés d’expérimentation.
Les quatre rencontres Exocène accueillent ainsi des responsables de lieux et dispositifs qui créent des conditions singulières d’expérimentation pour les expositions. Parfois – mais pas toujours – menés dans des économies précaires, ils se caractérisent souvent par des modes de relations très spécifiques à leurs territoires. Pensés en alternative aux dispositifs institutionnels devenus parfois moins opérants dans leur contexte, visant à faire levier pour inventer des conditions et pratiques publiques de l’art, ces cadres renouvellent-ils le potentiel des expositions qu’ils accueillent ? Quelle est la spécificité des relations qu’ils instaurent avec leurs environnements et le public ? Quels obstacles rencontrent-ils ? Comment développer des contre-espaces tout en luttant pour leur nécessaire reconnaissance ?
Organisé à l’Ensad, ce programme est composé de 4 rencontres réunissant chaque fois deux invité·es en dialogue avec le groupe Displays et le public : Small is Powerful le 18 octobre, avec Juliette Fontaine (Capa Aubervilliers) et Julie Portier (La Salle de Bains, Lyon), En réseau le 13 novembre, avec Lucie Orbie (50° Nord) et David Quilés Guilo (The Wrong Biennale), Jouer collectif le 29 novembre avec Clémence Agnez (Glassbox) et un·e membre du collectif &Nbsp; (Clermont-Ferrand), La Grande échelle le 15 janvier, avec Sylvie Boulanger (CNEAI) et un·e représentante de Lafayette Anticipation.
Rencontre #2 : En Réseau, avec Lucie Orbie (commissaire d’exposition et secrétaire générale du réseau artistique 50° Nord) et David Quiles Guilló (créateur et responsable de la biennale internationale The Wrong).
Rencontre en français et en anglais, avec traductrice.
Cette rencontre est dédiée à deux plateformes artistiques et curatoriales déployées sur le web et dans des lieux physiques (biennale The Wrong) et dans la région transfrontalière du Nord de la France (50° Nord). Elle interroge les potentialités et enjeux critiques ouverts en matière d’expositions et pratiques de l’art contemporain par des réseaux qui débordent des formes institutionnelles concentrées, tout en fédérant chaque fois un grand nombre d’acteurs d’échelles très variables. Les relations qu’ils créent visent à renouveler les pratiques curatoriales, tout en atteignant une masse critique leur conférant également une visibilité institutionnelle spécifique, inaccessible aux acteurs isolés, déployant aussi des temporalités spécifiques susceptibles d’interroger les formats de l’exposition. Quels modes d’expérimentation et quelles approches critiques spécifiques permettent ces projets ?
Créé en 1997 par de petites et moyennes associations, le réseau 50° Nord fédère aujourd’hui sur le territoire eurorégional plus de 30 structures professionnelles de production, de diffusion et de formation supérieure de l’art contemporain. Galeries associatives, centres d’art, structures nomades, associations d’artistes, musées, les FRAC, établissements de formation… développent des projets artistiques dans des contextes très divers et mènent des actions complémentaires. En tant que plate-forme professionnelle, catalyseur d’énergies et de projets fédérateurs, 50° nord œuvre au rayonnement et à la mise en réseau de ses membres, ainsi qu’à la valorisation de la scène artistique régionale et à la diffusion de l’art contemporain pour le plus grand nombre. Le réseau 50° nord est l’un des premiers réseaux régionaux d’art contemporain créés en France. Les actions transversales de mutualisation et d’expression d’un territoire constituent une nouvelle manière de dessiner la cartographie culturelle et de concevoir les projets artistiques.
The Wrong est une biennale d’art décentralisée organisée depuis 2013 par son fondateur, David Quiles Guilló, consacrée à l’art numérique. Son objectif est de créer et promouvoir l’art numérique contemporain auprès d’un large public dans le monde entier, tout en réunissant de jeunes artistes et curateurs de la scène numérique contemporaine. The Wrong se produit à la fois en ligne et hors ligne. La partie en ligne de la biennale se déroule dans des « pavillons », espaces de curation sur le web, où sont exposées des œuvres sélectionnées. La partie hors ligne se déroule dans des « ambassades » : espaces d’art, galeries, institutions et artists run spaces dans le monde entier. Pour sa troisième édition en 2017-18, The Wrong a réuni 124 curateurs qui ont sélectionné 1.621 artistes.
Invité·es
Commissaire d’exposition, Lucie Orbie est secrétaire générale du réseau transfrontalier 50° Nord, qui fédère sur le territoire eurorégional (Nord de la France et Belgique) plus de 30 structures professionnelles de production, de diffusion et de formation supérieure de l’art contemporain. Elle a auparavant créé en 2010 Upsilon.li base de données visuelles en ligne et lieu de diffusion en arts visuels. Pendant deux ans, elle y invite de nombreux artistes à questionner l’Internet comme espace de production. En janvier 2012, elle crée Sigma Crtl, base de données dédiée aux artistes, éditeurs et espaces pratiquant le support Internet. Elle préside l’association Vecteur interface, plate-forme de transmission, de recherche et d’expérimentation des pratiques curatoriales contemporaines.
David Quiles Guilló est producteur, curateur, artiste et auteur. Il a fondé en 2013 la biennale d’art numérique The Wrong depuis 2013, la maison d’édition Abstract Editions en 2015 et 7tNbjV en 2017, maison d’édition qui se concentre sur la publication de bandes dessinées et de projets artistiques sous forme de livres de poche. Récemment, il a fondé et géré le festival Nova Contemporary Culture (2010-2012) et le magazine d’art visuel Rojo (2001-2011). Il collabore avec de nombreuses institutions culturelles, musées et universités en tant que directeur artistique, programmateur, organisateur d’expositions, commissaire, promoteur d’événements, conférencier ou animateur d’ateliers : MIS Museum for Image and Sound, SESC et Cinemateca Brasileira – São Paulo (Brésil), SAIC, School of the Art Institute – Chicago (USA), Instituto Cervantes – New York City (USA) São Paulo (Brésil) et Casablanca (Maroc), Centre d’Art Santa Monica, Hangar – Barcelone (Espagne), Museo Reina Sofia, Circulo de Bellas Artes, IED et ARCO – Madrid (Espagne), etc.
Organisateurs
Dirigé par Thierry Fournier et J. Emil Sennewald, Displays est un groupe de recherche d’EnsadLab, premier en France dédié à la recherche-création sur l’exposition. Il vise à interroger et expérimenter les formes et les enjeux des expositions contemporaines : évolution des objets exposés (au sens large), des rôles, espaces et temporalités des expositions, positionnements critiques vis-à-vis des pouvoirs et industries culturelles. Son activité comprend deux volets : une approche de recherche par l’exposition, qui déploie des situations d’exposition comme moments de recherche sur ses enjeux ; et des échanges publics avec les acteurs de ce champ (colloques, rencontres, publications). Ces dernières adoptent chaque fois délibérément des protocoles et échelles bien spécifiques visant à qualifier les modalités d’interactions entre ses invité·es pour les adapter aux sujets abordés et aux méthodes de travail qu’ils relatent.
Le Laboratoire d’Excellence ICCA (Industries Culturelles et Création Artistique) est un laboratoire de recherche interdisciplinaire centré sur les pratiques et les marchés de la culture, de l’art et des loisirs. Créé en 2011, ICCA a pour principaux objectifs la définition de nouveaux modèles économiques et de régulation, l’étude des nouveaux usages et des marchés émergents et celle de la transformation des cadres juridiques, aussi bien dans les secteurs traditionnels que dans l’univers numérique.ICCA rassemble des équipes de plusieurs universités appartenant à différentes disciplines (sociologie, économie, droit, communication, sciences de l’éducation, design). ICCA est aussi un lieu de dialogue avec les organismes professionnels et les acteurs industriels des secteur de la culture et des arts. ICCA est un programme de recherche financé par le programme « Investissement d’Avenir ».