Le 13 décembre Lyes Hammadouche, doctorant SACRe soutiendra sa thèse intitulée « Temps ductiles » à 14h à l’EnsAD – Amphi Rodin et exposition à la Rotonde Rosa Bonheur
Résumé du projet :
Plusieurs fois par jour, toute personne fait l’expérience d’un état modifié de conscience qui se rapproche de l’hypnose : en regardant un film passionnant, lors d’une lecture prenante ou en conduisant, il est fréquent que l’attention soit si focalisée qu’elle fait alors oublier ce qui est en dehors de son spectre. L’hypnose est utilisée par les médecins pour anesthésier, soigner des traumas, des phobies ou des habitudes comportementales.
Les neurosciences étudient et font usage de l’hypnose pour tenter de résoudre « le problème complexe de la conscience ». L’art est aussi un moyen pour provoquer des situations à fort potentiel d’absorption. C’est en percevant de nombreuses similarités entre l’induction hypnotique et les oeuvres de différents artistes qu’est venue l’initiative d’une recherche entre arts et sciences.
L’hypnose est dynamique, adaptable, faite de boucles de rétroaction qui rend une théorisation systématique et quantifiable quasi impossible sans la pratique. Les processus menant vers un État Modifié de Conscience (EMC) sont en effet difficilement objectivables alors qu’ils sont réels.
Ma recherche artistique propose une démarche qui s’inspire des inductions d’EMC similaires à celles de l’hypnose.
De l’alliance entre pratiques artistiques et approches théorisées est née la production d’une série de dispositifs expérimentaux, coeur de cette recherche practice based.
Ma recherche a été menée au sein d’EnsadLab spécialisé dans les relations entre arts, design et sciences et dans le cadre du Programme « Sciences Arts Création Recherche » (SACRe). Elle s’est développée aussi dans le contexte plus large des makers, en mobilisant notamment les techniques du prototypage rapide et le partage de savoir-faire par les communautés en ligne. L’approche scientifique s’est réalisée pour sa part grâce à une collaboration forte avec le laboratoire de sciences cognitives de l’École normale supérieure, sous l’égide de Jérôme Sackur.
Ma thèse traite de la malléabilité du temps ressenti, notamment par la variation de sa perception lors d’une expérience d’EMC. Elle vise à partager une réflexion et une approche artistique centrées sur les modifications de la perception du temps au travers d’une oeuvre d’art cinétique : par le mouvement, par l’intelligibilité de la mécanique et les ressorts des inductions hypnotiques, elle tente de produire des expériences similaires à des EMC.
Biographie :
Lyes Hammadouche est artiste chercheur diplômé de Master 2 à l’Ecole des arts décoratifs de Paris.
Il vit actuellement entre la France et la Chine où il enseigne l’art et le design à l’école des Beaux arts de Beijing 中央美术学院: CAFA International Foundation Course.
Sa formation initiale fut axée sur les technologies de l’image et des effets spéciaux, puis il s’est formé en autodidacte à l’électronique, la mécanique et l’hypnose.
Dans le cadre de la thèse SACRe, il a développé une pratique de la sculpture et de l’installation liant l’art, la science et la technologie. Dans un échange continu avec le département de science cognitive de l’École Normale supérieure, en la personne de Jérôme Sackur, sa recherche nourrit des réflexions autour des états modifiés de conscience, de la technologie et de la perception du temps.
Actuellement Lyes Hammadouche poursuit ses travaux en Chine en étroite collaboration avec diverses institutions françaises et chinoises, à l’instar de YISHU8 (艺术) et l’ambassade de France en Chine ou le lunettier chinois COGITO et la marque française Hermès.